Lily Rhénanes

L'approche de l'été révèle une nostalgie surprenante, un besoin de retrouver des terres plus chaudes , plus vivantes. Des endroits où le monde parait plus libre, plus grisant et exaltant. Et en même temps un monde Ô combien rassurant empli d'odeurs, de souvenirs et de douceurs.

Un lieu où l'on peut donner une existence plus complète et enivrante à notre personne, où rien ne semble pourvoir arrêter notre folie.

L'habitude lasse du lieu entrainant un besoin constant de changements. Las, seules les grandes folies semblent pouvoir exalter certains jours ces lieux que l'on connait par coeur, ces lieux emplis de multitudes dont le relief est imprimé en nous.

L'entourage finalement perd lui aussi un peu de sa saveur et de sa couleur face au temps, il est moins franc, moins éclatant et même si il reste au combien charmant et précieux, nombres sont les fois où il se révèle juste étouffant par l'habitude et les certitudes si bien acquises.

Lily June Pompidou

[ Thomas Fersen, Le tournis]

Un cadeau surprenant , peut bien souvent se révéler excitant.

Piloter un avion dépasse, cela je crois, l'ivresse de l'air, de la vitesse, le monde parait immense.

Le sol minuscule ressemble à ces tapis pour enfants conçus pour jouer aux voiturettes.

Les montagnes et paysages mouvants créer par le nuage sont fascinants, le moment ou l'aile accrochant une de ces structures lui imprègne un mouvement étonnant, l'absence de vision complète au coeur de ces légèretés.

Le soleil brilllant réchauffant l'habitacle, les rires au micro contrastant avec le ton sérieux des employés de la tour du contrôle.

Cela créer un instant de gaieté rare ou tout semble possible, simple,  où tout est oublier pour la beauté la légereté , c'est juste grisant de se déplacer à son gré avec si peu de contrainte.

C'est féerique tout bonnement magique.

Lily June Pompidou

Pathétique, comme cela me serre le coeur, ces mots mis sous verre , placés  sous terre, dans un coffre mille fois verrouillés.

Ces mots odieux si durs à prononcés, à élevés comme une note vibrante, faisant frissonner l'air.

Ces mots absents maintes fois provoquant milles et uns silence consternants, des regards d'étonnements, délavés et remplis de rejets.

Cette habitude de tout garder qui finalement pousse à la faute, au silence de trop. Celui qui fait que les gens tournent le dos face à une carapace trop bien mise en place. Des années de silences ne s'effacent pas sur un coup de sang , ou de sentiments.

Badiner, chantonner et rire reste complètement différents de discuter, communiquer, échanger et partager.

Quand les mots se perdent , ils finissent par ne plus paraitre. Ce n'est pas de la défiance , juste un handicap acquis à la communication.

Quand les choses se perdent à cause de cela , le silence se creuse un peu plus.

La rupture avec le monde est encore plus importante, à tel point qu'ignorer les sujets les plus courants de conversation de notre entourage ne devient plus surprenant, juste frustrant.

Le monde semble couler comme de l'eau sur le verre, on le voit, on le sent, mais en même temps il est absent.

Lily June Pompidou

 La pluie forme les larmes de ceux qui ne peuvent pleurer, le tonnerre et l'éclair sont les voix et les armes des opprimés. J'aime ce temps de caractère qui fait trembler le ciel sous sa colère.

Le bruit des gouttes dégoulinant le long des batiments témoigne de milles sentiments et milles tourments.

A l'impact entre le ciel et la terre se libère un parfum éphèmère , cher à mon coeur pour ces notes sauvages, chaudes, enivrantes et suaves qui entêtent le nez et la bouche comme un parfum d'interdit et d'inconnu.

Ces jours d'orages sont ma foi les bienvenus.

Lorsque plus rien ne semble aller ils donnent envie de se relever. Offrant le spectacle le plus sauvage et le plus libre, grisant...

Chaque mouvement d'air , chaque crépitement semble enlever un peu du poids qui m'écrase, efface ma tristesse tout en la révélant.

Et quand ces moments sont partagés avec des gens sur qui l'on peut compter, qui seront là pour nous épauler, alors le monde parait plus léger, on s'attendrait presque à voir des bulles s'envoler , réflétant ce monde surprenant.

Lily June Pompidou

Un ciel grisé, à l'aube d'une drôle de journée, le monde continue à tourner et aujourd'hui chacun semble se reposer. Dimanche détonnant dont l'ennui se cache dans un repli de chair rempli d'air. Choc des mondes , où l'enfant vacille et s'écroule dans l'adulte ; où l'irréel devient réel et les espoirs craintes.

 " Les folies sont les seules choses que l'on ne regrette jamais" Oscar Wilde.

 Lily June Pompidou